Psychothérapie et Relaxation en Biosynergie : Votre Mieux-Etre entre vos mains
 

Vers une psychologie de l’être (1ère partie)

Le 8 juillet 2001, par Pierre LASSALLE,

VERS UNE PSYCHOLOGIE

DE L’ETRE

1ère partie


INTRODUCTION


Une nouvelle conception de la santé
apparaît aujourd’hui, du fait de certaines constatations :

-	chaque homme a une structure
intérieure en partie innée et stable, celle-ci étant pour
une part unique, et pour une part commune à l’espèce.

-	les éléments
qui la constituent (peur, agressivité…) ne sont pas mauvais, mais plutôt
neutres et même bons. Cependant, ils peuvent conduire à un mauvais
comportement. La répression de l’un d’eux est particulièrement
négative : il vaut donc mieux les laisser s’exprimer.

-	l’expérience, même
éprouvante, est utile puisqu’elle oblige à contrôler ses
pulsions. Elle est donc un jalon vers l’affirmation et la confiance en soi.

-	l’important est la conscience
de soi. Cependant, elle peut s’exprimer et passer par la souffrance et la résistance.
Ainsi, la délinquance par exemple, qui est avant tout une révolte
par rapport à l’environnement n’est pas mauvaise si elle est une réaction
par rapport à quelque chose qui est senti comme mauvais. Cette conscience
de soi permet également de dépasser l’asservissement par rapport
à la vie ou à un mauvais héritage parental.

Méthode : Utilisation,
en psychologie, de l’approche existentialiste. A la base : le concept d’identité
ou d’expérience d’identité, et le choix d’une étude phénoménologique.
Du savoir expérimental et subjectif, on tire un savoir abstrait pour
essayer de définir une psychologie de l’être et du devenir qui
s’appuie sur le choix, la connaissance de la peur devant l’avenir, et la recherche
d’une psychologie de l’être normal et non seulement du malade (ce concept
étant d’ailleurs remis en question).

Il s’agit de redéfinir un
sens à l’humain pour son accomplissement, afin de remplacer les différents
systèmes de valeurs et références désormais perdus
(les " modèles " tels que le héros, le saint, etc.).

 


I - CROISSANCE ET MOTIVATION


Les névroses ont souvent
des causes complexes, mais à la base, on trouve toujours une déficience
par rapport à un besoin fondamental (communication, amour...).

On remarque d’autre part que les
êtres sains aspirent au développement, et que cela leur procure
un désir, dont le dynamisme est la croissance (cf. en particulier chez
l’enfant).

Comment définir cette croissance
 ? L’observation des motivations et des besoins chez les personnes saines montre
que ce serait l’ensemble des processus qui conduisent vers la complète
réalisation de soi. On remarque par ailleurs qu’il y a à la fois
le désir de satisfaction des besoins fondamentaux (manger, dormir, aimer
. . .) et une motivation de croissance au-delà de ceux-ci.

1 - L’état de désir
ou de manque a souvent été considéré comme mauvais
ou gênant pour la personne qui l’éprouve. Cependant, on remarque
que ce n’est pas vrai si la satisfaction du désir a été
gratifiante dans le passé, et si elle est envisagée ainsi dans
le futur (opposition entre les pulsions d’acceptation et les pulsions de refus).

2 - Si le désir est considéré
comme négatif, sa satisfaction l’est aussi. Elle laisserait l’individu
dans une sorte d’état léthargique, un peu comme le repos. Mais,
comme nous allons le voir, c’est au contraire un motif dynamique dans une perspective
de développement.

3 - Il faut distinguer les plaisirs
(désirs) primaires des plaisirs (désirs) secondaires. Les premiers
viennent du besoin de combler un manque, leur soulagement se fait donc dans
un but précis, et l’on pourrait tracer une courbe : phase de désir,
satisfaction-plaisir, assouvissement-repos ( 1 / 2 3 ). Les seconds sont les
plaisirs (désirs) de développement. Le but est à la fois
imprécis et inatteignable. Cliniquement, les premiers correspondent aux
mécanismes de défense (pour éviter la maladie, la névrose ;
le manque), les seconds aux mécanismes de progrès (qui ne peuvent
se faire sans difficultés).

4 - Le besoin de combler ses manques
est commun à tous les individus (puisque les besoins primaires leurs
sont communs), alors que la réalisation de soi est individuelle et différente
pour chacun. La satisfaction de ces besoins (désirs) primaires permet
d’envisager la réalisation de soi (c’est en fait la condition préalable).

5 - Dans la seconde phase*. (celle
de la réalisation de soi), l’individu est plus indépendant non
seulement par rapport à son environnement et aux stimuli extérieurs,
mais aussi par rapport aux autres. En effet, ce qui est extérieur n’est
pas envisagé dans la perspective de combler un manque et, comme il n’y
a pas d’attente spécifique, l’ouverture est plus totale, le rapport plus
indépendant, plus autonome et plus libre.

6 - La thérapie ne sera
pas celle du changement, mais celle de l’apprentissage. Les sujets souffrants
ont souvent vécu un traumatisme dans le passé (qu’ils ont le plus
souvent vécu seuls), et doivent par conséquent apprendre à
regarder vers l’avenir.

7 - Défense et croissance :
le désir de développement chez l’être normal se manifeste
naturellement, mais doit être accompagné d’une pleine satisfaction
de ses besoins, en particulier celui de sécurité (il choisira
systématiquement la défense plutôt que la croissance). Par
exemple, un enfant se lancera facilement à la découverte de la
pièce dans laquelle il est s’il part des genoux sécurisants de
sa mère. Si celle-ci s’en va, il aura tendance à se laisser tomber
à quatre pattes et à ne plus bouger, s’il ne se met pas tout de
suite à pleurer sa sécurité perdue.

Ce principe de plaisir et de découverte
qui est la dynamique de la croissance peut, en dehors du sentiment d’insécurité,
être contrecarré par un sentiment d’impuissance ou de manque d’autonomie
(l’enfant à la place de qui on fait tous les jeux est mis dans cette
situation, tout étant déjà accompli avant qu’il ait eu
le temps de découvrir par lui-même).

8 - Désir de connaître
et peur de savoir : d’après Freud, la première peur est celle
de se connaître (et de se découvrir), ce qui conduit à la
peur des autres et à la peur de se développer.

D’autre part, la connaissance a
souvent été tabou. Idée propagée par la religion
(l’homme ne doit pas se comparer à Dieu) et par le pouvoir qui l’utilisait
pour asservir, mais aussi pour conserver ses prérogatives (domination
économique, sociale, sexuelle, de l’adulte sur l’enfant). Pourtant la
connaissance est à la fois un moyen de développement de soi puisqu’elle
aide à l’affirmation de soi, et un moyen de réduction de la peur
puisqu’elle aide à la compréhension du monde (elle fait donc aussi
diminuer le besoin de sécurité qui ,comme on l’a vu, peut être
aliénant).

 


Le groupe de recherche
d’ISTOR
.

Extrait de la revue trimestrielle
d’ISTOR

Héliades NUMERO 19

Juillet 1985

*	Cette postériorité
n’est pas due au temps, à l’âge, mais bien au fait qu’elle implique
le dépassement de la première phase. Un jeune enfant connaît
une phase de développement et de croissance conséquente à
la satisfaction de ses besoins primaires.

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