Psychothérapie et Relaxation en Biosynergie : Votre Mieux-Etre entre vos mains
 

LA GRANDE DAME

Le 8 décembre 2002, par Pierre LASSALLE,

C’est l’histoire d’une petite fille qui se tenait devant une porte fermée à double tour, et à qui l’on venait de confier la clé. « Derrière la porte se cache ta douleur, lui avait dit la Dame, mais si tu sais la traverser, tu connaîtras une joie infinie et ton coeur sera pris d’une joie immense de tout ce qui vit... et ce « tout » tu en fais partie toi aussi ! »

La petite fille ne fut guère rassurée par ces paroles énigmatiques, et elle demanda si elle pouvait revenir plus tard.

« Bien sûr, lui répondit la Dame, tu as toute la vie si tu le désires, et tu peux même refuser si tu le souhaites, rien ni personne ne t’obligeras à cela, si ce n’est ton propre désir. » L’équivoque de cette dernière parole n’effleura pas la petite fille, toute heureuse qu’elle était de pouvoir échapper à la situation.
Quelques années plus tard, elle revint par simple « curiosité », pensait-elle, sans se douter un seul instant qu’elle n’était là que par ce désir auquel la Dame avait fait allusion, un désir qui l’animait à son insu. La Dame était toujours là, avec les mêmes traits, la même finesse de visage. Elle lui sembla cependant plus grande, ses vêtements étaient plus lumineux.

« Es-tu prête ? », lui demanda la Dame, mais la jeune fille hésita, et elle voulut en savoir davantage sur ce qu’elle trouverait derrière la porte. « Tu ne peux perdre ta douleur que si tu te perds toi-même », lui dit alors la Dame, « car c’est en te perdant que tu trouveras le secret. Lorsqu’il rencontre la douleur, le coeur n’a qu’un seul choix : il ne peut que s’ouvrir ou se fermer.
Longtemps il se ferme car tu ne veux pas te perdre. Tu veux garder ta position, tes convictions, tu veux retenir les choses et même les douleurs auxquelles tu es attachée, et surtout, par dessus tout, tu veux te garder à travers elles.
Mais qui es-tu ? Dis-moi, qui crois-tu être ?

Quand le coeur s’ouvre, il devient une bénédiction pour lui-même et pour tout ce qui vit. Alors les fleurs des champs, les animaux sauvages, et même les pierres n’ont plus de secret pour lui. Devant la douleur, le coeur ne peut que se fermer ou s’ouvrir, c’est aussi simple que cela... »

A cette idée, la jeune enfant fut prise d’un recul et elle s’en alla de nouveau. Puis les années passèrent et elle devint une jolie jeune femme, qui découvrit l’un des plus grands bonheurs de la vie, celui d’aimer et d’être aimée. Peu de temps après pourtant, ce bonheur-là ne lui suffit plus, peut-être aussi en raison de ses épines... Et une fois encore, le désir caché de son être l’amena devant la porte. La Dame était toujours là, mais cette fois avec un sourire indéfinissable comme si elle contemplait l’endroit et l’envers des choses, comme si elle les maintenait ensemble dans une joie profonde où même le chagrin a sa place... Et la jeune femme, qui elle aussi avait vécu l’endroit et l’envers des choses et des sentiments, découvrit alors que cette Dame c’était elle, comme la part d’elle-même qui veillait dans le silence du coeur sur sa propre vie : elle était en dialogue avec la part cachée de son être. Alors, sans comprendre d’où cela lui venait, elle se sentit enveloppée d’amour, car elle-même était amour, mais ne le savait pas.

Dr Philippe Dransard

« La maladie cherche à me guérir » Le Mercure Dauphinois

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